Etudiant : Amour et Sexe
Etudiant : Amour et Sexe
Delphine
LEROY Professeur en sociologie nous éclaire sur les relations amoureuses et
sexuelles des étudiants.
Dans le
cadre de notre module de communication, j’ai pu rencontrer Delphine LEROY qui
était de retour sur Paris pour ces congés et qui travaille actuellement au
Canada à l’université de Sudbury.
Mon sujet étant « l’Amour chez
les étudiants » j’ai trouvé sa logique d’interviewer une personne proche
des étudiants et qui s’y connait dans le domaine et quoi de mieux qu’un
professeur de sociologie ?
INTERVIEW :
-N.A :
Bonjour Mme LEROY, merci de me rencontrer. Désolé pour le nombre monstrueux de
mails que vous avez reçu. Pour
commencer, j’aimerai que vous vous présentiez et que vous m’expliquiez votre
parcours.
-D.L :
Bonjour, pour commencer tu peux m’appeler Delphine et me tutoyer on sera
beaucoup plus à l’aise comme ça. J’ai 35
ans je suis professeur de sociologie
depuis 7 ans. J’ai fait mes études de sociologie à Lyon puis je les ai finis
sur Paris. Je travaille depuis Septembre 2017 à l’université de Sudbury au
Canada où je rédige ma thèse.
-
N.A : Pourquoi être devenu professeur et pourquoi la sociologie ?
-D.L : A
la fin de mon master de sociologie, je me suis retrouvée en recherche d’emploi.
J’ai postulé pour devenir enseignante vacataire
et j’ai eu l’opportunité de remplacer
une prof en congé maternité. C’était difficile car je suis de nature stressé et
j’avais des doutes sur comment bien faire. Au départ j’ai eu du mal à organiser
mes cours et à savoir comment réagir
face aux élèves. Mais le métier m’a beaucoup plu ! J’ai rencontré des
enseignants épanouis et motivés. Les échanges et les questions des élèves sont
très stimulants. La seule chose qui me ferait encore hésiter, c’est la mobilité
non choisie en début de carrière. Moins parce que je pourrais me retrouver
dans un
établissement difficile, car j’ai de l’énergie à revendre et les
équipes pédagogiques y sont souvent très soudées, mais parce que cela
m’éloignerait de mes proches. La crainte d’être un jour lassée par la
correction des copies, de ne plus avoir de week-end, ni de vacances… Autant de
questions que je me pose mais qui sont vite éclipsées par mon envie
d’enseigner !
La sociologie m’a permis de mieux comprendre les sociétés, des cultures et des divers processus qui leur donnent vie. En plus de ça elle est pluridisciplinaire. La formation en sociologie est un atout important pour un grand nombre de professions. Lorsque l’on a des connaissances en sociologie on peut travailler dans plusieurs domaines la recherche sociale et les études de marché, en passant par l'analyse des politiques et les ressources humaines, sans oublier l'activisme social. Et c’est tout cet art que j’ai voulu transmettre.
-N.A : Entrons dans le vif du sujet comme tu dois le savoir mon sujet et l’Amour chez les étudiants. Amour avec un grand A je pense aux relations amoureuses et sexuelles. Que t’évoque ce sujet ?
-D.L : C’est un sujet assez vague et tellement riche. On peut penser à comment et à quel moment deux personnes se disent en couple amoureux. En terme de sociologie ce couple amoureux est le produit d’une construction sociale, culturelle, historique voir économique. Quand on y pense on peut se demander les modalités de la rencontre amoureuse, les modes de fonctionnement du couple et de ses membres. Il y a aussi les conditions de l’existence du sentiment amoureux. Concernant la sexualité des étudiants on remarque qu’elle prend une dimension constitutive et tributaire. En gros les relations sexuelles sont importantes pour qu’il y est un lien amoureux ou du moins pour se considérer comme un couple.
-N.A : Faisons un retour en arrière … Aujourd’hui je le remarque autour de moi les relations amoureuses des étudiants sont nombreuses et prennent de la place dans leur vies; était-il de même dans les années/décennies précédentes ?
- D.L : Autrefois si l’on remonte avant la révolution sexuelle et les droits des femmes. Les relations amoureuses ne prenaient pas autant de place mais avait beaucoup d’importance. Aujourd’hui dû à la télévision aux médias et au moyen de communication et aux réseaux sociaux il est plus facile d’avoir une relation avec une personne. Et on remarque surtout que les étudiants d’aujourd’hui à leurs âges ont eu beaucoup plus de partenaire que leurs ainés.
Autrefois les rencontres se faisaient par le biais d’amis, de la famille, notre partenaire pouvait être un voisin un personne rencontré au supermarché, à l’école ou à l’église.
Du compte fais les gens avaient un partenaire et s’efforçaient de le garder et penser directement au mariage et à fonder une famille. De plus les gens apprenaient à se connaitre créer une relation un feeling avant de se mettre réellement en couple car il n’était pas aussi facile que ça de faire de nouvelles rencontres.
Aujourd’hui dû au fait qu’il est très facile d’avoir des partenaires en remarque que ce mettre en couple viens d’un premier temps parce que le physique du partenaire nous plait et donc on se met en couple et on voit ensuite si il y a affinité. Sinon au revoir et au suivant.
-N.A : De nos jours comment s’opèrent les rencontres amoureuse des étudiants ?
-D.L : Cela n’a pas beaucoup changé les rencontres des jeunes se font par le biais d’amis, dans les lieux publics lorsqu’ils voyagent. Mais majoritairement les étudiants rencontrent leur partenaire dans un cadre estudiantin c’est-à-dire au lycée, à l’université ou dans les fêtes étudiantes. Sauf que de nos jours de plus en plus de rencontre se font grâce à internet et aux réseaux sociaux. Certains étudiants se mettent en couple sans avoir rencontré la personne IRL (en réel). Et d’autre relation de couple débute par des relations à distance car ils se sont rencontrés grâce à internet ont trouvé des points communs ensemble mais n’habite pas à proximité. Ce qui a changé par rapport à nos ainés c’est qu’il est plus facile de nos jours de faire des rencontres et donc d’avoir plusieurs partenaire.
-N.A : Parlons du fait que aujourd’hui il est plus facile d’avoir un partenaire est-ce la raison pour laquelle les étudiants qui sont en couple n’envisagent-ils plus dans un premier temps de se marier et de fonder une famille contrairement à avant ?
- D.L : Je ne pense pas que ce soit la raison principal pour laquelle ils n’envisagent ou ne se projettent pas dans le mariage et de fonder une famille. Il faut se rendre compte qu’auparavant la fin de la scolarité, l’armée (pour les hommes), les fiançailles et le mariage étaient des rites qui permettaient de marquer socialement le passage de la jeunesse à l’âge adulte. Ils étaient obligés pour la femme de se marier pour sortir du domicile familial et trouver une certaine « liberté » bien qu’elle restait sous la tutelle de son époux. Aujourd’hui la société de masse actuelle ne prête plus la même attention aux rites.
Il faut savoir que les relations amoureuses ont fortement évoluées ces dernières décennies avec l’apparition de l’émancipation des femmes. Ces dernières ont relayé au second plan les projets maritaux et la vie de famille. Les femmes souhaitent maintenant au même titre que les hommes faire des études longues et obtenir des postes à responsabilité.
Autrefois les religions avaient une grande place dans la vie des gens et poussé les jeunes à se marier. Aujourd’hui ces croyances religieuses sont en déclin chez les jeunes générations.
Aussi, il est important de souligner que les jeunes sont ancrées dans une société en crise économique, ils trouvent que le mariage est une grosse dépense dans leur vie encore très précaire et préfèrent avoir une certaine stabilité financière. Certains préfèrent voyager, avoir plusieurs expériences ou privilégier leurs études.
-N.A : Du coup en parlant d’étude, les relations qu’ont les jeunes ont forcément un impact sur leurs études ou … ?
- D. L : Les jeunes plus que les autres sont des êtres qui n’ont pas fini de grandir et de se construire émotionnellement ils restent instable. Sachant que chaque être est différent et chaque personne vit ces relations comme bon lui semble. Ceci va de même pour les étudiants, une relation amoureuse peut procurer plaisir et épanouissement, mais aussi déception et désarroi. Dans les cas extrêmes une relation amoureuse peut-être cause de dépression. Ces émotions peuvent impacter sur les études. Certains ont besoin d’avoir une vie amoureuse saine qui leur offre une cadre de bonheur. Ceci devient une motivation et leur permet de mieux gérer leurs études. Néanmoins, si la relation se passe bien les étudiants auront tendance à prendre beaucoup plus de temps à nourrir leur relation amoureuse ce qui peut empiéter sur les études. Dans le cas où une relation apporte des émotions négatives, les étudiants peuvent perdre le goût de la vie occasionnellement, ne plus avoir la tête dans leurs scolarité ou dans la révision lors des moments compliqués dans un couple.
-N.A : Dans quelle mesure la libération sexuelle s’est-elle sédimenté dans la représentation et pratique des étudiants ? Quelles pratiques taboues sont devenues banale. ?
- D.L : Malgré ce que l’on peut penser la période appelée « libération sexuelle » n’a pas bouleversé profondément ce processus de civilisation. Elle a tout de même eu des conséquences sur les pratiques, les normes et les valeurs liées à la sexualité. Depuis les années soixante, les gens peuvent avoir des relations sexuelles sans rencontrer les contraintes du passé lié au risques de procréation ou de certaines MST. Auparavant avoir une relation sexuelle sans être marié, avoir de multiples partenaires étaient des comportements mal vus. Aujourd’hui au contraire ; les médias mettent en valeur ces comportements, la pornographie participe en mettant l’accent sur la performance sexuelle.
D’autre part plusieurs pratiques considérées comme déviante ne le sont plus car elles sont fondées sur le consentement éclairé. Grâce à la disparition de tabous sociaux et langagiers liés à la sexualité ces pratiques telles que les partouzes, la sodomie, l’échangisme apparaissent d’avantage est notamment chez les étudiants.
-N.A : Les étudiants dissocient-ils facilement sexe et amour ? Y a-t-il une différence entre étudiants et étudiantes ?
-D.L : Il est difficile de séparer amour et sexe, ce dernier restant une dimension de l’amour dans la culture occidentale. Les étudiants seraient plus axés sur le lien entre amour et sexualité, ce qui les pousserait à avoir moins de partenaires sexuels et les étudiants, pour lesquels ce lien serait moins important.
Je remercie Delphine LEROY pour le temps qu’elle m’a accordé durant ces congés et d’avoir répondu à tous mes questions .
Bon travail, éclairant sur la qualité de l'intervenant et sur le genre de questions posées. Propos dense. Attention aux fautes d'orthographe faciles à éviter.
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